Arts et sciences humaines
Juger, c’est faire preuve de discernement dans le but de formuler une appréciation qui peut être de nature théorique, morale ou esthétique, mais c’est également exercer la fonction de juge, rendre un verdict judiciaire.
La programmation fera la part belle aux films qui présentent des scènes de procès qui sont un défi stylistique pour le cinéaste et une matière d’une grande richesse à explorer. La justice est un spectacle qui suppose une mise en scène et l’audience est toujours une représentation, qui met en jeu des interrogations majeures. D’où vient l’autorité du juge ? Qu’est-ce qu’une juste peine ? Comment être sûr de bien juger, de bien peser les raisons qui conduisent à la décision ? Devant la gravité des enjeux, on peut penser le jugement non comme un acte de pouvoir ou de domination, mais comme un acte humble de reconnaissance de l’autre et de son point de vue. Juger est un acte humain d’une grande complexité et la vérité judiciaire se révèle parfois impossible à établir, montrant l’incertitude et la fragilité inhérente à tout jugement.
Mais filmer un procès est aussi l’occasion pour un réalisateur d’interroger les travers d’une société et les inégalités qui la fracturent, ainsi que le rôle de l’institution judiciaire à cet égard. La question du jugement est indissociable d’une réflexion critique sur le sens de la justice dans la société car chaque jugement, moral ou judiciaire fait appel à des normes sociales et culturelles qui sont toujours relatives à un système de valeurs et par conséquent discutables.
Au milieu des années 1970, comparaît en appel Pierre Goldman, écrivain et militant d'extrême gauche accusé de braquages à main armée dont l'un a entraîné la mort de deux personnes. L'accusé clame son innocence dans cette dernière affaire et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle. Georges Kiejman, jeune avocat, assure sa défense, mais très vite, leurs rapports se tendent. L'accusé, insaisissable et provocateur, risque la peine capitale et rend l’issue du procès incertaine. Une réflexion magistrale sur la dimension politique de ce procès qui a passionné l'opinion publique et l’aspect théâtral de la cour qui questionne notre propre vision du système judiciaire.
La séance sera animée par Thomas Boccon-Gibod, maître de conférences en philosophie et Guillaume Bourgois, maître de conférences en études cinématographiques.
Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable…
