Imaginaires de l'Apocalypse - Pouvoir et spiritualité dans l'art gothique européen
Edition et diffusion
Laurence Rivière Ciavaldini, CTHS, 2007, (L'art & l'essai)
La fin de la période gothique, au cœur de mutations politiques et spirituelles décisives, marque un tournant de l'histoire de l'art européen.
Dans les années 1428-1435 puis 1486-1490, trois peintres, Jean Bapteur, Péronet Lamy et Jean Colombe, illustrent le dernier texte de la Bible et son commentaire rédigé par Bérangaud, et font se rejoindre en un somptueux ouvrage deux traditions iconographiques : celle des Apocalypses anglaises, bien connue des historiens de l'art médiéval, et une tradition napolitaine élaborée à la cour des Anjou, rois de Naples et de Jérusalem.
Affrontant la question des modèles iconographiques empruntés par les peintres des ducs de Savoie pour enluminer le manuscrit, ce livre explore ces deux foyers, anglais et napolitain, et apporte tout particulièrement un éclairage inédit sur la tradition gothique italienne dont la genèse peut être identifiée sur la fresque de Santa Maria di Donnaregina et sur les célèbres panneaux de Stuttgart, deux œuvres exécutées à Naples dans les années 1320-1330.
L'interprétation modernisée que nous livrent les peintres de l'Apocalypse de l'Escorial instaure une rupture fondamentale dans la lecture des visions de saint Jean, jusqu'alors enfermée dans un discours conservateur et allégorique. Ce livre montre que ces nouveautés, loin d'être considérées comme des divertissements courtois et pittoresques, ont été conçues en relation étroite avec le texte biblique et son commentaire.
En projetant leur propre destin sur les visions grandioses et triomphales de l'Apocalypse, les princes de Savoie légitiment et sacralisent le règne terrestre qu'ils exercent sur leur principauté, parvenue, au cours du XVe siècle, au plus haut niveau de son ascension politique.
Dans les années 1428-1435 puis 1486-1490, trois peintres, Jean Bapteur, Péronet Lamy et Jean Colombe, illustrent le dernier texte de la Bible et son commentaire rédigé par Bérangaud, et font se rejoindre en un somptueux ouvrage deux traditions iconographiques : celle des Apocalypses anglaises, bien connue des historiens de l'art médiéval, et une tradition napolitaine élaborée à la cour des Anjou, rois de Naples et de Jérusalem.
Affrontant la question des modèles iconographiques empruntés par les peintres des ducs de Savoie pour enluminer le manuscrit, ce livre explore ces deux foyers, anglais et napolitain, et apporte tout particulièrement un éclairage inédit sur la tradition gothique italienne dont la genèse peut être identifiée sur la fresque de Santa Maria di Donnaregina et sur les célèbres panneaux de Stuttgart, deux œuvres exécutées à Naples dans les années 1320-1330.
L'interprétation modernisée que nous livrent les peintres de l'Apocalypse de l'Escorial instaure une rupture fondamentale dans la lecture des visions de saint Jean, jusqu'alors enfermée dans un discours conservateur et allégorique. Ce livre montre que ces nouveautés, loin d'être considérées comme des divertissements courtois et pittoresques, ont été conçues en relation étroite avec le texte biblique et son commentaire.
En projetant leur propre destin sur les visions grandioses et triomphales de l'Apocalypse, les princes de Savoie légitiment et sacralisent le règne terrestre qu'ils exercent sur leur principauté, parvenue, au cours du XVe siècle, au plus haut niveau de son ascension politique.
Mis à jour le 4 mai 2017