Les sexualités ecclésiastiques et le corps social. Moyen Âge – Époque moderne

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17 avril 2024 - 19 avril 2024Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Ce colloque a l’ambition d’écrire une histoire socio-culturelle des pratiques sexuelles des ecclésiastiques, hommes et femmes, réguliers et séculiers, pour les siècles modernes catholiques et protestants.

La récente mise à jour d’affaires d’abus sexuels dans l’Église catholique, et de manière générale dans les mouvances religieuses, pose avec acuité la question du rapport que les Églises entretiennent avec la sexualité et les pratiques sexuelles tout au long de leur histoire.
Le colloque « Les sexualités ecclésiastiques et le corps social, Moyen Âge – époque moderne » s’inscrit dans le cadre du projet IRGA SexEO, centré sur les pratiques sexuelles des membres des clergés et qui vise à ancrer ces questionnements dans une réflexion historique articulant normes et pratiques, principes et réalités, gouvernement d’une communauté et contrôle des individus qui la composent. Il en constitue l’action principale, avant publication d’un livre collectif issu de la rencontre.

Le colloque a l’ambition d’écrire une histoire socio-culturelle des pratiques sexuelles des ecclésiastiques, hommes et femmes, réguliers et séculiers, pour les siècles modernes catholiques et protestants. Son objet principal est la manière dont le corps social dans son ensemble (clergé compris), envisage la sexualité des ecclésiastiques, qu’il s’agit de penser comme une pratique sociale et culturelle, ancrée dans des normes de comportement qui contribuent à fixer les rapports entre clercs et non-clercs, ministères et fidèles, hommes et femmes, en même temps que ces rapports influencent ces comportements. Quatre axes de réflexion ont été dégagés :

  • Quelle place tient la sexualité dans la définition du clergé et de l’Église militante? Si le colloque veut cerner les pratiques, on sait que le discours, notamment juridique et théologique, d’une part ne peut pas être analysé indépendamment de son ancrage dans la société qui le produit, d’autre part entend influencer cette société et normer les comportements. Cette question se pose dans toutes les Églises, qu’elles aient fait le choix du célibat consacré ou au contraire du mariage de ses ministres.
  • Quelles sont les pratiques sexuelles effectives des hommes et des femmes qui composent les clergés du Moyen Âge et des siècles modernes? Plusieurs études de cas permettront d’éclairer les réalités de ces pratiques, dans la gamme la plus large possible.
  • Le traitement, pénitentiel et/ou pénal, de la sexualité ecclésiastique délinquante par les Églises. Il s’agira notamment de cerner ses modalités différenciées selon le clergé, la pratique, la période.
  • Enfin, on s’efforcera de comprendre la perception de la sexualité ecclésiastique hors de la sphère cléricale.

 
Les communications retenues portent sur l’espace « français », mais aussi la péninsule ibérique, l’Italie, l’Empire germanique, la Lituanie, l’Empire byzantin, couvrent 11 siècles, et se répartissent équitablement entre période médiévale et moderne.
Si les historien∙nes et historiens sont majoritaires, le colloque fait une place à la littérature et à l’archéologie, dans une perspective pluri- et inter-disciplinaire.

Publié le  27 mars 2024
Mis à jour le  27 mars 2024