L'épitaphe et la mémoire : parenté et identité sociale dans les Gaules et Germanies romaines

Edition et diffusion
Nicolas Mathieu, Presses universitaires de Rennes, 2011
Fondé sur des monuments funéraires épigraphiques ou anépigraphes, cet ouvrage s'inscrit dans l'histoire sociale des trois premiers siècles de l'Empire romain. Le point de départ est un essai de définition de ce que représente l'épitaphe en tant que monument du souvenir, support d'informations entre les vivants et les morts et en conséquence véhicule de la mémoire. Pour y parvenir est étudié un corpus de plus de 700 attestations d'un vocabulaire spécifique de la parenté (ex. alumnus, genitor, nepta, etc.) et du vocabulaire de la famille nucléaire (pater, mater, frater, soror, etc.) selon trois axes : la construction du souvenir, la mémoire affichée, le miroir qu'elle offre pour soi-même et pour les autres. Au corpus d'épitaphes sont ajoutés également 51 arbres généalogiques (stemmata) reconstitués à partir des textes épigraphiques et une cinquantaine de photographies de monuments.
Au fil des pages on observe la diversité dans l'expression écrite ou figurée de la parenté en tenant compte des différences locales, des degrés plus ou moins profonds d'accès à la romanité, des permanences culturelles antérieures à la conquête, le dialogue entre texte et image car lire, c'est voir. On comprend aussi les ressemblances ou les différentes selon les couches sociales (citoyens, élites municipales, prêtres, affranchis, etc.) et, grâce à de nombreux exemples commentés, on décèle entre les lignes une nuance au conformisme ambiant ou comment l'expression de l'identité acquise n'est jamais figée. Dans les monuments funéraires, dire sa parenté témoigne de la volonté de manifester son identité romaine ou romanisée, non seulement lorsque l'on est déjà citoyen romain, mais aussi quand on a été pérégrin et que l'on est devenu citoyen romain.
Mis à jour le  4 mai 2017